Le lendemain, Jack partit à la reconnaissance de l’île, sa priorité était de trouver à manger et à boire. Il devait penser à construire un abri pour se protéger de tous les dangers, tout en marchant, il se rappella son naufrage : il se souvint être parti un beau jour de mai sur un petit bateau, pour naviguer en solitaire durant trois mois. Il avait déjà effectué des sorties en haute mer et avait dû affronter des tempêtes ; c’était un marin affirmé. Il avait toujours réussi à faire face aux plus grands dangers.
Le ciel était devenu noir en peu de temps et soudain, d’énormes vagues projetèrent le petit bateau contre les récifs. Jack se souvint avoir repris connaissance sur cette plage au sable fin.
Devant lui, une immense forêt s’étendait à perte de vue ; il décida de s’aventurer avant la tombée de la nuit dans cet endroit inconnu. Pas un bruit, pas de cris d’animaux, tout était trop calme.
Soudain un léger bruit, au loin attira son attention. Il se retourna et chercha d’où venait ce craquement. Levant la tête, il remarqua une petite boule de poils. Il fut surpris : devant lui, se trouvait un bébé singe, tremblant de peur. Heureux de s’apercevoir qu’il n’était plus seul, il prit dans ses bras ce petit animal.
Les parents avaient dû l’abandonner, pensa t’il, car personne en vue. Il trouva sur sa route des fruits et des baies sauvages. De retour sur la plage avec son protégé, il décida de construire un abri pour la nuit et d’allumer un feu au cas ou il ferait froid. Content de lui, de cette première journée sur l’île, il s’endormit, serrant très fort son nouveau compagnon comme un trésor.
Première nuit, agitée par des cauchemars, il ouvrit les yeux, étonné de l’endroit où il se trouvait. Sous son pull une grosse boule lui tenait chaud. « Qu’il est mignon ce petit singe » : il se mettait à sauter de partout en poussant des petits cris de joie tellement il était heureux lui aussi d’avoir un être sur qui compter.
Comme si Jack se rendait compte qu’il risquait de passer plusieurs semaines avant d’être secouru, il décida qu’il était temps de s’installer au mieux, car il fallait faire face à des imprévus sur cette île inconnu. D’abord il se dit qu’il fallait trouver un joli prénom pour son ami. Pourquoi pas Bob, ça lui allait très bien.
La solitude était moins pesante quand on est deux, surtout que Bob était très vif et curieux de tout. Il courait partout et quelquefois il s’éloignait de la plage. Jack le cherchait alors, en espérant que Bob ne se soit pas perdu. Chaque jour, Jack regardait à l’horizon, au cas où un navire, un avion ou peut être tout simplement un signe que quelqu’un remarque le feu qu’il garde allumé. Il savait qu’on le cherchait et qu’un jour on viendrait le sauver.
Les jours, les semaines, les mois passèrent. Bob avait bien grandi et Jack savait qu’il voudrait, un jour repartir dans cette jungle qui l’avait vu naître.
Puis, ce que redoutait plus que tout cet homme arriva : son meilleur ami n’était pas revenu de sa promenade. Pendant plus d’une semaine le naufragé, désespéré, appella son compagnon, priant pour qu’il ne le laisse pas seul.
Plus d’espoir, seul et se sentant à nouveau abandonné, il s’endormit, les yeux remplis de larmes. Soudain, une énorme sirène retentit à quelque kilomètre de là. Sur le bleu de l’océan se dessinait la forme d’un énorme bateau. Jack se redressa très vite et n’en crut pas ses yeux. Etait t-il possible ou faisait-il encore un mauvais rêve ? Non, il avait bien été retrouvé à force de recherche. Le voilà sauvé !
Rempli de joie, il embrassa ses sauveurs, grimpa dans le canot de sauvetage et quitta cet endroit où il eut tant partagé de bons moments avec Bob. Quelques mois après, il décida d’écrire un livre pour faire partager à tous son vécu. Son plus beau souvenir restera sûrement ce petit singe Bob qui, sans lui Jack n’aurait jamais eu le courage ni la force de se battre pour survivre.
Longtemps après Jack se souvenait encore de ses aventures.
Eva
