Aujourd'hui, ce fut le plus beau jour de ma vie.
Ce jour était celui de mon anniversaire, mes amis m'avaient offert un baptême de l'air en montgolfière. Je pus juste faire un signe de la main en guise d'au revoir, on décrocha la corde qui était attachée à ma montgolfière, ainsi je pus m'envoler dans les cieux pour une aventure qui allait être plus que palpitante.
De longues heures étaient déjà passées, lorsque, sans m'en être aperçue, je fus attirée par une perturbation et je ne pus pas changer de direction.
En effet, la foudre s'abattit sur la toile de ma montgolfière.
Je tombai et la chute fut très longue ; je m'écrasai sur un sol chaud et agréable au toucher…
Ma bouche était emplie de sable, je levai la tête tout étourdie de ma chute et j'aperçus au loin un étrange paysage.
Il y avait une multitude de plantes, du sable chaud blanchi par le soleil et une eau translucide remplie de poissons.
J'essayai de me lever, mais en vain, c'est à ce moment que je pus voir que ma jambe n'était plus entière, une partie de mon tibia n'était plus présent, à la place il ne restait qu'un moignon sanguinolent qui flottait dans une mare de sang.
J'entrepris à présent de me déplacer, je rampai alors ventre à terre et j'attrapai une branche qui était par chance à une bonne distance de mon bras.
Je la saisis, serrai les dents et j’enfonçai la branche dans ma jambe. En arrivant à mon os je relâchai mon étreinte. Le plus dur était passé. Il fallait saisir cette chance. En pensant que j'allais pouvoir me hisser sur ma seule et unique jambe, je m’agrippai sur la branche d'un arbre et je pus ainsi me lever.
Ayant déjà pu me mettre debout, je commençai à marcher dans cette forêt aux allures lugubres. Tout me paraissait effrayant. La seule chose que je pus trouver agréable fut cette charmante petite grotte.
Je décidai donc de m’y installer pour un bon moment et je m'endormis rapidement pour oublier toutes mes mésaventures de la journée.
Le lendemain, je me réveillai de bonne humeur et je sortis de ma grotte stupéfait. tout autour de mon logis se trouvaient des traces de pattes énormes presque aussi grosses que ma tête. Je reculai lentement, mais je ne pus aller plus loin car je fus arrêté.
Un filet de bave me coulait sur l’épaule, j'eus juste le temps d'apercevoir deux paires d’yeux qui me fixaient et, dans la seconde qui suivit, je fus projeté le sol.
Je me sentais impuissant tel un gigot. Mon sang giclait de part et d'autres de mon dos. Je me croyais au paradis.
Un ange parvint à l'orée des bois, c’est à ce moment que je repris mes esprits la bête était allongée à mes cotés, inerte. Face à moi, se trouvait une jeune fille à la beauté envoutante.
Je compris alors que cette jeune fille m'avait sauvée des griffes de cette bête hideuse et repoussante. Elle possédait deux paires d’yeux un pelage visqueux tigré vert et noir.
Je ne pus pas en savoir plus hélas, car la belle jeune fille me tira brusquement. C'est à ce moment qu'une odeur pestilentielle me saisit à la gorge Je compris alors que cette odeur était celle de la faune sauvage. Elle avait dû confectionner son accoutrement avec à en juger par son allure pittoresque.
Ayant déjà traversé toute l’ile, même les endroits les plus reculés, j'arrivai jusqu'à la plage. C'est là que je vis s'imposer devant moi un désastre. Sur le banc de sable fin, se trouvaient des cadavres fraichement tués. L'odeur du sang était persistante.
J'aperçus au loin des pirogues, avait-on aperçu ma disparition? Mon bonheur fut de courte durée car les hommes qui étaient à bord de cette pirogue me paraissaient d'origine étrangère. Ils descendirent et ils s'arrêtèrent juste devant le buisson où j'avais uriné. Ils purent ainsi sentir mon odeur et ils me trouvèrent.
Celui qui devait être le chef n'empoigna par les cheveux. Je me débattis si brusquement que le chef me lâcha. Je pus avancer de quelque longueurs mais je fus
arrêté par un choc qui m'atteignit à la tête. Je m'écroulai alors, assommé.
Je me réveillai encore étourdi de ce choc, dans les bras d'une jeune fille. Elle me rappela la jeune fille qui m’avait sauvée des griffes de la bête, était-elle morte où pas? Je n'en avais aucune idée.
La jeune fille me lâcha et je m'écrasai sur le sol, elle me prit par la jambe et m'entraina dans un endroit sombre et dans la péninsule de cette endroit je sentis une odeur encore plus forte que celle au paravent.
C’est l'odeur du sang et de la chair galvanisés que je sentis. Grâce à une petite lumière, je pus voir qu'au mur étaient accroché des morceaux de chair humaines et animales.
Il me fallait quitter cet endroit et, si possible, retrouver et emmener la belle jeune fille à mes cotés.
Les villageois daignaient se coucher, quand à moi, le sommeil m'envahit au bout d’un moment. Je commençai à m'endormir, quand je sentis un léger frottement sur mes doigts.
Puis une porte claqua brusquement et à la seconde qui suivit, j'aperçus entre mes mains dans un petit coutelas.
Je me résolus à l'utiliser, je me dis que je le prendrai au moment voulu.
Le jour suivant, deux de ces créatures vinrent me chercher. Elle me posèrent sur une pierre froide positionnée milieu du village. Juste avant que ces deux créatures ne me dissèquent, je coupai les cordes accrochées à mes mains avec mon coutelas.
Je le pointai sur l'une de ces deux créatures, j'en embrochai alors une des deux et je profitai de cette diversion pour m'enfuir.
Je détalai à toutes jambes dans la foret, arrivé sur la plage je dérapai dans une mouscaille et il me rattrapa et me tua.
J'étais devenu un spectre et j'eus plein de bébé spectres avec une belle jeune fille qui me rappelait mon amour perdu.
Longtemps après je me souvenais encore de mes multiples aventures.
Emma