LES PERIPETIES DE GROLOUP
Groloup dérivait seul depuis plusieurs jours sur une embarcation, le bateau sur lequel il voyageait ayant fait naufrage.
Tout à coup, au lever du jour, il aperçut une île recouverte d’une immense forêt. Il réussit à l’atteindre après des efforts surhumains.
Il ne vit personne ; il ne lui restait que quelques morceaux de pain. La bande de sable gris sur laquelle il avait échoué était étroite ; une forêt dense, sombre était tout de suite là. Il avait été courageux jusqu’à présent, mais là, malgré sa corpulence athlétique, il tremblait, il avait peur : qu’allait-il trouver ? De quoi se nourrir ? Y avait-il des habitants ? Gentils ou hostiles ?
Il commença à pénétrer dans la forêt ; les feuilles étaient immenses, il y avait des lianes et par endroit des fleurs aux couleurs vives, des cris d’animaux rendaient cette forêt encore plus impressionnante. Il avait trouvé de l’eau et rempli les deux gourdes qu’il possédait. Il marcha la journée entière, il était exténué, il se reposa sur une grosse pierre. Il aperçut l’entrée d’une grotte, il pénétra à l’intérieur et fut attiré par une lumière, un garçon chétif se tenait près d’un feu, il avait environ dix ans.
L’enfant fut effrayé en le voyant, Groloup lui fit comprendre par gestes de ne pas s’inquiéter et expliqua son naufrage. Le garçon s’appelait Mirou, il était seul depuis que ses parents avaient été tués par une bête sauvage, d’après ce que comprit Groloup. Groloup partagea son pain, l’enfant faisait cuire des oiseaux qu’il avait réussi à tuer à la fronde et tous deux purent manger à peu près correctement.
Le garçon expliqua que sur l’île il y avait plusieurs gros villages et que Groloup pourrait rencontrer les villageois sans problème, qu’ils étaient gentils. Ils ne purent pas rejoindre le village le lendemain car une tempête arriva ; elle fut terrible ; des arbres furent déracinés et les cris des animaux s’amplifièrent. Deux jours plus tard, Mirou et Groloup rejoignirent le premier village ; ce fut difficile : les chemins étaient très boueux, glissants.
Groloup fut bien accueilli : les gens étaient souriants, avenants. Il y avait des blancs et des gens de couleur. Les blancs étaient des naufragés installés depuis de nombreuses années. Les maisons étaient en bois avec des toits en végétal.
Groloup décida de s’installer parmi eux en espérant quand même pouvoir rejoindre son pays un jour.
Fabien