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Le débarqué et le naufragé

Le débarqué et le naufragé

 

      Cette histoire débute en septembre 1879 en mer, à bord du « Goéland », un fier navire de guerre au service de sa majesté. Deux mâts, quarante canons, quatre-cent tonneaux et cent trente-quatre matelots. Une vraie goélette, la proue et la poupe étaient majestueuses et royales. Je m’y étais embarqué comme cuisinier. Oh ! Mais je ne me suis pas présenté. Je suis Alexander. Mais où en étais-je ? Ah, oui, donc j’étais cuisinier mais le capitaine était tyrannique. Il râlait pour un rien et il était cruel avec l’équipage. Je n’hésitais pas à faire partager mes pensées à mes camarades. Mais un jour, ce lâche, ce traitre de Guillaume, alla me dénoncer au capitaine.

      Il me mit immédiatement aux fers en attendant de me trouver un châtiment exemplaire et il en trouva un pour mon plus grand malheur : me rendre fou. Il me débarqua sur la première ile déserte que nous rencontrâmes, avec une boîte de biscuits, une gourde d’eau et un couteau pour seules armes et nourriture. Un instant je fus découragé, ou comme vous dites, vous les jeunes, déprimé. Ma seule consolation fut, en voyant les gros nuages noirs qui se dirigeaient vers le navire, de savoir que mes anciens compagnons regretteraient bientôt de ne pas être à ma place : au chaud et surtout au sec.

      Mais où en étais-je ? Ah oui ! C’est vrai, bon, je me mis vite en quête d’un abri pour la nuit, en hauteur si possible, je n’avais pas envie de me faire dévorer dans mon sommeil. Donc je décidai de dormir dans un arbre. Lorsque je me réveillai, la première chose que je fis fut de chasser les singes qui venaient roder autour de ma boîte à biscuits et de me préparer à la découverte de l’île. Et lorsque je vis les montagnes, je devinai que ce ne serait pas facile.

      Je marchai plus d’une heure avant de trouver des arbres fruitiers et des plantes comestibles. Plus loin je trouvai de l’eau douce, mais ma joie fut de courte durée lorsque je dus escalader les montagnes aux mille parois abruptes et franchir des précipices. Mais mes efforts ne me permirent que de découvrir une ancienne cité perchée sur un plateau, une cité appartenant sûrement à une civilisation ancienne et oubliée de tous.

       Les jours suivants se passèrent au même rythme : des heures à regarder la mer en guettant les bateaux, repas et approvisionnement.

       Mais un jour, en allant chercher des fruits, je vis une fumée et sentis l’odeur d’une viande cuite qui me mit l’eau à la bouche. Je décidai de partir en reconnaissance. Je pris des vivres et de l’eau puis commençai à monter. Après des heures de marche, j’arrivai enfin à l’endroit d’où provenait le feu. Je découvris une caverne avec des armes rudimentaires et des victuailles. Soudain, je sentis une pointe de flèche dans mon dos, une voix tonna : « Qui es-tu ? »

       Je me présentai en vitesse et la flèche s’abaissa, je découvris un homme blond avec des yeux bleus, il s’appelait Ben et était le seul rescapé d’un naufrage. Nous décidâmes de rester ensemble.

        Un jour que j’allais chercher des vivres, une créature hideuse me barra la route. Elle était noire, avec de longues cornes et de terribles dents blanches ainsi que de grandes griffes. Mon sang ne fit qu’un tour et je courus à la cité perdue dont je fermai les portes. Mais la créature m’avait retrouvé et d’un coup de patte elle défonça la porte. Elle allait me sauter dessus lorsqu’une flèche vint percer son œil unique, Ben était venu à mon secours. Je n’hésitai pas, je pris mon couteau et transperçai le cœur de la créature. Son cri fut le plus épouvantable qui ne me fut jamais donné d’entendre. Puis elle s’écroula au sol, j’étais sauvé.

        La viande de la créature nous nourrit pendant plusieurs semaines. Et un mois plus tard, un navire nous ramena chez nous.

Longtemps après, je me souvenais encore de ces multiples aventures...

 

 

Thibauld - 5ème 4