J'arrivais sur un petit banc de sable chaud comme le soleil et pâle comme la neige. Moi, Jack Silver, étais abandonné par mon équipage pour une faute que je n'avais pas commise. La marée montait, je dus donc partir à la nage. Je ne voyais que la mer d'un bleu froid et profond à l'horizon. Je commençais à y aller avec, pour espoir, qu'on me retrouve. La nage était difficile et l'eau froide. Après des heures et des heures de nage et d'effort, la fatigue me submergea. Je m'endormis car elle était trop grande.
Un autre jour, je me réveillai sur une île inconnue et j'entendis de grands cris inquiétants. Cette île était colossale et recouverte de palmiers et de cocotiers, telles des écailles sur un poisson. L’humidité empêchait presque de respirer. Des collines rocailleuses, étaient en son centre et de terribles bêtes sauvages y étaient réfugiées.
Je partis immédiatement à la recherche de nourriture mais je me méfiais car les bêtes n'étaient pas loin. Au bout de quelques minutes, je découvris un boa vert qui était semblable à une branche. Je pris un bâton et je lui embrochai la tête. Non loin de là était situé un dattier. Je cassai plusieurs branches de cocotiers et j'en fis un abri, et, à l'aide de celles des palmiers, je construisis le toit. Je préparai un feu où je mis à cuire une partie du boa. Mon repas se composait ainsi, de ce dernier accompagné de dattes. Je m'endormis, avec pour idée de repartir loin de cette île.
Deux jours se déroulèrent ainsi, mais au troisième, je fus réveillé par un bruit titanesque, je sortis immédiatement de mon abri. Je vis un avion s'écraser dans la profondeur de la forêt à l’autre bout de l'île. Je partis sur le champ en sa direction. La marche, lente et difficile me donnait l'impression d'être un escargot cherchant une salade dans l'immensité du désert. Au bout de deux heures, j'entendis des voix humaines. En me penchant par dessus une branche, je vis trois hommes, de bleu vêtus, combattant les bêtes sauvages des collines. Ils étaient armés de coutelas et de mousquets et en avaient tué une. Je partis les aider, cela devait être mon destin. Prenant un coutelas posé sur le sol, j'en décapitai une autre qui avait mordu la jambe du pirate nommé Maxime, comme je l'appris plus tard. Je lançai mon coutelas sur la dernière, mais il ne fit que lui sectionner la queue. La bête, déchaînée, se jeta sur un autre mais Maxime prit un mousquet et la tua.
Ensuite, il s'adressa à moi en ces termes:
« Je me nomme Maxime le Terrible, le petit là, qui a tué le dernier de ces monstres, c'est Jonas le Barbare et l'autre à côté c'est Alexandre la Brute, continua-t-il.
- Moi, c'est Jack Silver, répondis-je. Qui êtes-vous ?
- Nous sommes les pirates de la côte ouest française, et, nous cherchons le trésor qu'aurait enterré Barbe Noir, il y a cinquante ans de ça sur cette île.
- Un trésor ! M’exclamai-je.
- Oui, un trésor, me répondit Jonas, en voici la carte. »
Malgré mon étonnement, je leur dis avoir vu un avion s'écraser.
Nous nous dirigeâmes en sa direction. La marche était plus rapide, mais Maxime souffrait de sa morsure, elle était, autour des marques de dents, bleue et jaune. On aurait dit que c’était une tache de sable et de terre.
« Ça s'infecte, dit Alexandre qui était le médecin de bord, nous ne pouvons pas le soigner.
- Essayons, dit Jonas, qui retenait ses larmes.
- Abandonnez-moi, dit Maxime, continuez votre quête mes amis. Je suis désolé de vous avoir trahi mais, j'ai trouvé le trésor, et je l'ai mis dans ma cabine. Prenez mes armes et laissez-moi. » Nous fûmes très étonnés de sa révélation, Jonas et Alexandre me demandèrent de les laisser seuls avec Maxime. Quelques minutes après ils revinrent mais je n'avais rien entendu.
C'est ainsi que nous abandonnâmes Maxime qui dut mourir dans les minutes qui suivirent et que je découvris qu'il y avait un bateau accosté sur cette île. Nous nous remîmes à marcher, tristes et mélancoliques mais déterminés à nous en sortir. Au bout de quelques instants, nous arrivâmes devant l'avion qui était semblable à un amas de tôles froissées, grises avec de petites flammes sortant du moteur. Nous commençâmes à sortir de la forêt, et à nous rapprocher de la carcasse. Tout à coup, un homme se leva avec un mousquet dans la main. Il nous parut sans danger mais soudainement, il tua Jonas et Alexandre et me dit:
« Jack, viens ici!
Je répondis avec frayeur, qui es-tu?
-Je suis John, tu ne te souviens pas de moi, reprit-il? »
Ce prénom me revint à l'esprit, c'était un ancien membre de l'équipage.
« Pourquoi as-tu tué ces hommes, lui dis-je?
- Tu n'étais leur prisonnier?, me répondit-t-il
- Non! repris-je plein de haine et de colère. »
Je pris discrètement un mousquet et je le tuai pour rendre justice et venger mes amis mais aussi pour avoir commis la faute pour laquelle j'étais là : le meurtre d'un homme.
Je fis le tour de l'île et je trouvai le bateau. Montant à bord, je trouvai des cartes maritimes, des vivres et le trésor. Je partis soulagé et je rentrai chez moi, riche. Longtemps après, je me souvenais encore de mes multiples aventures.
Florent.