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Ezio Auditore

XVIe siècle, 1506, le 6 juillet à 15h 42.

« Mais, où suis-je ? »

Quand je me réveillai, je me rendis compte que j'étais sur une plage, la plage d'une ile tropicale et paradisiaque. J'étais seul, et perdu. Je me retournai et vis mon bateau, mon magnifique bateau que j'avais mis si longtemps à construire. L'Auditore s'était échoué.

     L'Auditore, cette frégate si somptueuse: quatre mâts, cent cinquante matelots, que je pensais tous morts, les insignes royales italiennes, des rames de secours et des vivres pour quatre mois. Il devait traverser le Pacifique pour explorer les terres en dessous d'Asie. Les plans étaient de moi et la construction de mon père, Giovanni.

J’eus le temps de me rendre compte que la nuit tombait, et que je n'avais toujours pas d'abri. Je me dépêchai d'aller à l'Auditore, voir si les vivres et l'eau étaient toujours là. Oui! Et je tombais de fatigue.

     Le lendemain, à mon réveil, je me dirigeai de suite vers la cabine du capitaine, pour utiliser les outils de navigation et me repérer sur la carte. J'étais au beau milieu de l’océan pacifique, pile sur l’Équateur. Une île jusqu'à maintenant inconnue. Après, je déplaçai les vivres sur l’île, et un peu de bois (pris sur la frégate) pour m’établir. Pour cause de charge trop lourde, je dus faire trois aller- retours.

     Une fois mon abri de fortune fini, je pris le temps de me reposer un peu. Tôt le matin, je me préparai pour explorer l'île. Île qui, d'ailleurs, semblait plus que gigantesque. Donc je partis, moi, mes armes, et mon sang froid. Il faisait chaud, un peu trop d'ailleurs, et l'air était humide. Je suais. Un peu plus loin dans la jungle, une surprise m'apparut. D'autres personnes à moi!

« Michelo!Juan! Et d'autres encore! Mais comment êtes-vous arrivés là ?

- Que tu nous as manqué, Ezio! Eh bien après le naufrage, nous nous sommes déplacés en barque de l'autre côté de l’île, et nous avons trouvé un chemin qui menait jusqu’ici.

- Que je suis heureux de vous revoir, amicos! Eh bien voyez-vous, je suis très surpris de vous voir ici. Ah, buonna fortuna! Pourrais-je m'installer ici ?

- Mais bien sûr mon capitaine ! »

Je me dépêchai donc d'aller chercher mes affaires, et de dire adieu a mon abri. Une fois de retour, je pris une couche et m'installa. Soudain, Vieri s’exclama :

« Tiens, j'ai une idée! Et si nous explorions l'île? Elle a l'allure de posséder un trésor, vous ne trouvez pas ?

- Oui, bonne idée! Tu as raison, moi je suis prêt à y aller.''

Tout le monde fut d'accord. Nous nous divisions en quatre groupes de sept personnes, allant chacun aux quatre coins de l'île. Moi et six autres partîmes donc au nord. Vers le sommet, à la plus haute montagne. Nous prîmes tous des affaires d'escalade. Cordes, pioches, tout était là.

     Deux heures plus tard, nous étions à mi-chemin. La faim nous prit. A peine je croquai dans mon sandwich qu'un gros chien me bondit dessus pour le prendre. La réaction de mes hommes fut immédiate. Les armes sortirent toutes, de l'épée à la dague, du fusil au pistolet. Après deux coups de feu, le chien s'écroula, comme mon estomac. Le sandwich était au fond du sien, d'ailleurs.

« Resquiecat in pace...bastardo!» Et je lui crachai dessus.

Et nous continuâmes notre route.

     L'ascension fut très raide, au point que déjà un homme était mort. Sincèrement, je préférais le bas de l’île où tout était bon, chaud et beau. Plus nous montions, plus il faisait froid, et plus la corde gelait. La changer ou la réchauffer était notre seule chance de survie.

« Eh! Tout le monde, en-dessous! Accrochez-vous aux rochers à mon signal! Je vais lâcher la corde et la changer pour ne pas que l'on tombe tous! » dis-je en criant sous le froid du vent. A trois, tout le monde lâche, OK ?

« OK! » répondirent-ils en cœur. Tous, sauf un. Le dernier, qui dans le vent croyait l'avoir entendu.

« Uno, due...tre ! »

Le changement de corde fut si rapide que tout le monde était déjà raccroché.

« Aiuto!Je tombe! A l'aide ! »

Rodrigo tomba dans le vide, et mourut.

« C'est une mort atroce, pour un homme si exceptionnel. Nous te regretterons tous, Rodrigo. »

Il y eut des pleurs, des grelottements, mais surtout d’énormes changements d'humeur. La moitié de l'équipage se décourageait déjà. Un homme déjà était mort. Nous n’étions plus que six.

     Quand nous atteignîmes le sommet, nous trouvâmes une porte, qui, apparemment avait un mécanisme compliqué d'ouverture. Après avoir lu les inscriptions, nous nous rendîmes compte que du sang était nécessaire. Si cruel et si intelligent, que de nous demander du sang alors que nous étions gelés. Nous étions bien bloqués. J'eus la merveilleuse idée de faire du feu. Mais avec quoi ?

« Ezio, tu seras content quand je te dirai que j'ai emporté du bois par erreur, non ?

-Roberto!Tu nous sauves la vie!Magnifico ! »

Il sortit dons de son sac son bois, et moi mon « briquet », une merveilleuse invention de mon ami Leonardo Da Vinci. « Le feu s'allume tout seul, comme par magie ! »

Après nous être réchauffés, je me sacrifiai pour saigner, et pour enfin ouvrir la porte.

« Arrgh... »

Même après s'être réchauffés, ça faisait mal. Le mécanisme s'actionna et la porte en pierre s'ouvrit. Le chemin descendait tout droit, puis tournait à gauche pour continuer tout droit. Une fois en bas, une grande salle, ou bibliothèque nous apparut. Elle était remplie de livres, joyaux, d'or et de pierres précieuses.

« Vieri avait raison! Le trésor! Hourra! »

Le bonheur nous envahit. Nous nous dépêchâmes d'en prendre un maximum, et surtout, une part partageable entre nous.

Pour le retour, nous prîmes un petit sentier à la luge, et fûmes vite en bas. Une grande surprise nous attendait.

     Incendie, coup de feu et de canon, bref, la désolation. Nous nous dépêchâmes d'aller tout en bas, où nous trouvâmes le groupe du Sud.

« Ezio! Vite, viens! Le groupe Est est mort. Nous les avons retrouvés dans les méandres d'un marécage puant. Quant au groupe Ouest...

- Quoi ?!

- C'est une mutinerie. Ils se révoltent ! »

Nous prîmes des armes et commencèrent à attaquer. Trois mirent le butin hors de portée. En face, ils étaient à peu près sept et nous douze. Une balle me frôla la tête, tout comme la mort. Le dernier se rendit, mais pas de pitié pour un mutin, et nous l'achevèrent. Tous ces morts... je commençais à regretter l'expédition.

L'espoir revenait. Nous commençâmes à couper du bois pour la réparation du bateau. Par chance, sur cette île, il était souple et résistant. Nous préparions déjà les vivres. J'avais pour idée de passer en ''Indonésie'', appelé ainsi par les indigènes. Un territoire rempli d'îles tropicales dont une particulièrement immense, s'appelle ''Australie''.

 

XVIe siècle, 1507, le 17 décembre à 9h03 du matin.

« Terre!Terre ! »

Le voyage fut long, avec les détours entre les îles, les escales en Inde, le passage du Cap Horn et le contrôle espagnol au détroit de Gibraltar. Ah, Italia...

     Venise n'avait pas beaucoup changé. Et pour un hiver, il faisait plutôt chaud. Toujours autant d'eau, le Doge avait toujours sa gentillesse, les femmes leur beauté et les rues leurs attractions. Je m’achetai une charrette pour mes hommes et moi, en direction de Florence. Et la ville en vue, mon cœur s'emballa.

     La ville était à feu et à sang. On nous dit qu'un fou dénommé Savonarole avait pris le pouvoir. Nous courûmes vers le palais des Médicis, tout en nous défendant des gardes sur notre passage. Je reconnu ce figlio di cattini de suite. Habillé en moine et riant à gorge déployé du sort de la ville. Je dégainai mon pistolet, et lui tira dans la tête. Spectacle affreux, que de voir décoller son oreille gauche d'au moins un mètre. Raté !

Tout à coup, on crut entendre un bruit de tonnerre. Mais non.

Toute Florence s'était soulevé contre lui. Savonarole nageait sur une mer de citoyens en furie en direction du bucher. Et il fut vite brulé.

C'était atroce. Aucun humain ne devrait souffrir d'une telle manière, enfin d'après moi. Il fallait l'achever. Et là, je pris mon temps pour viser.

« BOUM ! »

Les rues de Florence résonnaient beaucoup. Je me déplaçai sur l'estrade, et commençai :

« Nous sommes libres de suivre notre chemin. Il n'y a personne pour vous donner les réponses, ou pour vous dicter votre dieu, tout comme l'a fait Savonarole. Il y a plusieurs chemins. Ne me suivez pas. Ne suivez personne. »

Et la foule m'acclama.

 

Et encore aujourd'hui, à l'aube de ma mort et au moment où j'écris ces lignes, je relate encore mes aventures en mer à mes petits-enfants. Je m'appelle Ezio Auditore Da Firenze, et ceci est mon histoire.

                               Kilian