Achille et la liberté.

Achille et la liberté.

 

Poussé par l’ambition, un jeune homme va connaître bien des péripéties.

 

            Achille partit un beau jour en direction de l’Afrique pour capturer des esclaves. Ses compagnons et lui-même naviguaient depuis plusieurs semaines quand le bateau heurta un banc de sable. La mer était déchaînée et tous passèrent par dessus bord. Le bateau fut disloqué. Par chance, Achille put s’accrocher à une branche que la mer avait fait dériver. Il dériva longtemps et vit une île. Arrivé sur la plage, épuisé, il s’évanouit. Quand il se réveilla, il partit à la découverte de l’île, poussé par la faim et la curiosité. Il découvrit toutes sortes de fruits exotiques. Continuant son exploration il s’aperçut que l’endroit était habité.

            Sur une colline, il trouva une cabane, il s’y aventura sans trop de méfiance quand soudain, il reçut un violent coup sur la tête puis perdit connaissance.

            Quand il revint à lui, il se trouvait dans une grotte, surveillée par un homme. Il avait les mains et les pieds attachés et alors qu’il essayait de se défaire de ses entraves, l’homme à côté de lui lui fit comprendre de se calmer.

« - Pourquoi m’avoir attaché ? demanda Achille. 

- Je ne te connais pas, tu t’approchais trop de ma cabane, je suis seul depuis si longtemps, comment savoir si tu ne vas pas me faire de mal! 

-Je m’appelle Achille, mon bateau, ainsi que tout mon équipage a sombré, j’ai réussi à m’accrocher à une branche et je suis arrivé là. »

Voyant la détresse d Achille et sa sincérité, l’homme le libéra.

« - Moi je m’appelle John Chéparde, j’ai moi même échoué sur cette île en compagnie de mon équipage, les trois survivants sont morts de maladies et d’épuisement, depuis, je tente de survivre. J’ai réussi à sauver des armes et des munitions de ce naufrage et je m’en sers pour chasser du petit gibier. La nourriture n’est pas rare ici, il y a beaucoup de fruits comestibles. »

            Les jours qui suivirent, Achille questionna encore et encore John. La cohabitation se passait bien. Les tâches à faire étaient réparties, mais il était sûr pour Achille qu’il ne resterait pas ici éternellement.

            A force de persuasion, Achille réussit à convaincre son compagnon de fortune de réaliser la construction d’un radeau.

            De gros rondins de bois furent amenés sur la plage, de grosses cordes, une vieille voile et la construction commença.

            Après plusieurs semaines, le radeau fut terminé et un mat y avait été installé.

            Ensuite ils récoltèrent de la nourriture, de grands barils d’eau potable, et de la viande qu’ils avaient fait sécher. Par un beau matin, les deux hommes quittèrent l’île, heureux mais angoissés par la peur de l’inconnu.

            Le vent soufflait et la voile se gonflait, le radeau avançait bien.

            Ils aperçurent des baleines, des cachalots ainsi que d’autres espèces dont ils ne connaissaient pas le nom. Pas le moindre orage, la chance était avec eux.

            Plusieurs semaines passèrent, quand, un jour, la terre réapparut. Plein d’espoirs, ils mirent enfin le pied sur le sol.

            L’endroit où ils arrivèrent était habité, de gros bateaux étaient ancrés. Le paysage rappelait celui de l’île. Quand Achille et John entrèrent dans le village, ils apprirent qu’ils se trouvaient bien en Afrique.

            Un marché était en train de se dérouler. Des hommes, des femmes et des enfants étaient là, pour être vendus.

            Achille était stupéfait du spectacle qui se déroulait devant eux. Il s’était passé tellement de temps depuis le jour où lui aussi voulait capturer des esclaves. Les journées à essayer de survivre, la peur de ne pas revoir sa terre l’avaient fait mûrir. John et Achille se regardèrent, démunis. En questionnant les villageois, ils apprirent qu’un bateau partait pour rejoindre l’Espagne et, de là, ils pourraient rentrer au pays : la France.

            A ce moment là, Achille prit conscience que l’esclavagisme était cruel. L’idée même de posséder des êtres humains n’était pas concevable. John et lui feraient tout pour empêcher ça. Mais ici, en Afrique, ils ne pouvaient rien faire.

            Quelques semaines après, Achille et John foulèrent enfin leur patrie, ce beau pays qui les avaient vus naître.

            Après les retrouvailles avec famille et amis, ils allaient enfin pouvoir commencer à lutter contre l’esclavagisme.

            Cette épreuve avait libéré Achille de ses mauvaises ambitions.

 

                               Gabriel