A cette époque, j'étais un homme âgé de 25ans, je m’appelais Mickaël. J'habitais a New York, dans un joli appartement. Ma vie était tout à fait normale. Tous les dimanche, je partais faire du bateau à voile. La voile était une de mes grandes passions que mon père m'avait transmise. Ce dimanche là, il pleuvait mais la mer n'était pas agitée. Je décidai donc de m'éloigner du large. Au bout de quelques heures, la houle commença à se lever. Une tempête s'abattit sur moi. Une énorme vague fit chavirer le bateau. Je tombai à la mer, le choc fut si violent que je m'évanouis. Le lendemain, je me réveillai sur une île déserte, surpris d’être sain et sauf. Je me demandai comment j’étais arrivé là. L'île s'étendait à perte de vue. Il y avait beaucoup de palmiers. J’aperçus une forêt.
La première chose qui me vint à l'esprit fut de partir explorer cette île. Je me levai donc, très affaibli. Un peu plus loin, j'aperçus une clairière parsemée d'arbres fruitiers où coulait une rivière. Je me précipitai pour boire. Je me dirigeai ensuite vers un arbre pour voir si ses fruits étaient comestibles, ils l’étaient !
Le plus étrange, c'était que dès que je prenais un fruit, il repoussait aussitôt mais cela n'entrait pas dans mes préoccupations premières dès l'instant que j'avais à boire et manger ! Je m'inquiétais plutôt de savoir combien de temps j'allais rester coincé sur cette île. Au fond de cette clairière, j' aperçus une grotte, je la pensais inhabitée mais à ma grande surprise, je vis un mystérieux homme tapi au fond...
L'homme avait l'air inoffensif, il était assez grand. Je m'approchais de lui quand il commença à paniquer et à dire des mots incompréhensibles. Je le rassurai en lui disant que je ne lui voulais aucun mal. Il sembla prendre confiance et je lui demandais donc son nom, il me répondit dans une langue qui m'était inconnue. Je décidai de le prénommer Mardi, un prénom original qui avait l'air de lui plaire. Je m'attelais à lui apprendre à parler afin que nous puissions dialoguer et surtout, curieux, je voulais savoir comment il était arrivé là, et depuis quand. Les débuts furent difficiles mais apparemment il me comprenait ! Il avait perdu la mémoire et ne savait plus s'exprimer dans un langage cohérent depuis longtemps.
Je me décidais donc à lui poser la question, comment avait-il atterri sur cette île ? Un naufrage, comme moi ? Ses mots étaient hésitants mais il me répondit : « J'ai eu un crash en avion ». Et depuis quand ,je lui demandais « quarante ans » il me dit .
La nuit commença à tomber, n'ayant pas très faim, je me forçai tout de même à manger quelques fruits. Je décidais de rester dans la grotte avec mon nouvel ami Mardi. Éreinté, je m' endormais rapidement. Lorsque le jour se leva, je me réveillais tranquillement, il fallait absolument que je découvre ce que réservait cette île.
Je partis donc avec Mardi et après avoir marché une vingtaine de minutes, nous découvrîmes un énorme volcan. Le volcan était caché par des énormes arbres. Voilà pourquoi je ne l'avais pas vu à mon arrivée. Il était en activité et il en sortait de la fumée. Il était en éruption. Je me demandais s'il était prudent de rester à proximité car cela pouvait exploser d'un moment à l'autre. N'étant pas très rassuré, je décidai de rebrousser chemin, suivi de Mardi. Nous empruntâmes le même chemin qu'à l'aller. Arrivés non loin de la clairière ou du moins je le pensais, elle avait disparu... Il ne restait que la plage à perte de vue. Plus la trace de cette magnifique clairière, j'étais surpris, je ne savais pas ce qui s'était passé et à ce stade-là, je ne cherchais même pas à comprendre ce qui se passait sur cette île. Je ne pensais qu'à me reposer et chercher à quitter cette île maudite... Je partis donc en quête d'un endroit où me restaurer et dormir. Après avoir marché dix longues minutes, j'aperçus une horde de singes qui me firent vite comprendre que je n'étais pas le bienvenu. Dans ma quête de nourriture, je ne m'étais même pas aperçu que Mardi ne me suivait plus. Les singes m'assaillirent de noix de coco et je décampai en prenant mes jambes à mon cou.
En bout de course, je vis Mardi qui écrivait SOS sur le sable... Pourquoi faisait il cela d'un coup ? Devenait il fou? Après quarantaine années passées sur cette île, peut être, je criai son nom mais pas de réaction, comme s'il ne m'entendait pas. Je devais à tout prix trouver un moyen pour fuir cette île. La nuit tombée, je n'avais trouvé que deux baies, ne sachant même pas si je pouvais les manger. Mort de fatigue, je m'allongeais sur le sable et le matin, je me réveillai avec Mardi à mes côtés. Il avait péché du poisson et me dit « Viens manger, c'est pour toi ». Je ne réfléchis pas et mangeai. Mardi m'expliqua également qu'il avait eu une crise de panique et n'étant plus seul il comprit qu'il fallait partir avant que le volcan n'entre à nouveau en éruption.
Je n'avais pas envie de mourir sur cette île mystérieuse, le désir de partir était tellement fort que devant nous apparut un bateau amarré, personne à l’intérieur, nous montâmes à bord et quittèrent ce lieu maudit.
A bord du bateau presque à bon port, je vis à la télévision qu'un volcan d'une île mystérieuse était entré en éruption. Je n'étais heureusement plus sur l'île. J'essayai de ne pas penser à ce qui se serait passé si nous étions restés sur l'île. Il nous fallut deux jours pour retrouver la terre ferme et arriver à New York. Nous reprîmes une vie normale sans oser parler de cette mésaventure qui paraissait si surnaturelle. Mardi ne savait plus d’où il venait, n'avait plus de famille. Nous restâmes ensemble, liés par cette aventure si particulière et hors du commun... Jusqu'à ce jour où Mardi partit dans son sommeil.. Il avait quatre-vingt ans et me laissa juste ce petit mot griffonné : « Merci Mickaël de m'avoir sauvé ».
Morgane